Au cours des siècles, la littérature tant dramatique que romanesque a tenté, par le biais d’artifices linguistiques et discursifs (Favart 2020), de représenter la parlure de l’autre sous ses différentes formes. Celles-ci s’identifient tantôt au délinquant, au paysan, au soldat, au valet plutôt qu’au jeune des banlieues, pour ne citer que les plus courantes. Le phénomène s’intensifie durant l’entre-deux guerres où, suite à des changements sociaux, la France voit naître un intérêt particulier pour le peuple dans la littérature (Meizoz 2001). Il se traduit non seulement par la volonté des écrivains d’attribuer un rôle aux personnages populaires dans le roman mais aussi de les mettre en voix à travers leurs parlures. De fait, la volonté d’insérer dans le roman ce qu’il est convenu d’appeler la langue populaire va bien au-delà de cette période. Nous prendrons en compte dans cette étude, l’oralité populaire dans quelques romans français du XXe siècle et de la première décennie du XXIe pour montrer que le français populaire tel qu’il est donné à lire relève fréquemment d’une transposition, dans le texte littéraire, de phénomènes d’oralité courants. Dans un premier temps, nous circonscrirons la notion à la fois floue et polysémique de français populaire. Nous analyserons ensuite les phénomènes linguistiques qui se comportent, dans la littérature contemporaine, comme des connotateurs socioculturels de type populaire. Enfin, pour vérifier la validité de notre questionnement, nous mettrons en relation une sélection de phénomènes issus du corpus littéraire avec des phénomènes identiques tels qu’on les observe dans la langue parlée du quotidien.
Le français populaire ou la langue de l'autre
Favart
In corso di stampa
Abstract
Au cours des siècles, la littérature tant dramatique que romanesque a tenté, par le biais d’artifices linguistiques et discursifs (Favart 2020), de représenter la parlure de l’autre sous ses différentes formes. Celles-ci s’identifient tantôt au délinquant, au paysan, au soldat, au valet plutôt qu’au jeune des banlieues, pour ne citer que les plus courantes. Le phénomène s’intensifie durant l’entre-deux guerres où, suite à des changements sociaux, la France voit naître un intérêt particulier pour le peuple dans la littérature (Meizoz 2001). Il se traduit non seulement par la volonté des écrivains d’attribuer un rôle aux personnages populaires dans le roman mais aussi de les mettre en voix à travers leurs parlures. De fait, la volonté d’insérer dans le roman ce qu’il est convenu d’appeler la langue populaire va bien au-delà de cette période. Nous prendrons en compte dans cette étude, l’oralité populaire dans quelques romans français du XXe siècle et de la première décennie du XXIe pour montrer que le français populaire tel qu’il est donné à lire relève fréquemment d’une transposition, dans le texte littéraire, de phénomènes d’oralité courants. Dans un premier temps, nous circonscrirons la notion à la fois floue et polysémique de français populaire. Nous analyserons ensuite les phénomènes linguistiques qui se comportent, dans la littérature contemporaine, comme des connotateurs socioculturels de type populaire. Enfin, pour vérifier la validité de notre questionnement, nous mettrons en relation une sélection de phénomènes issus du corpus littéraire avec des phénomènes identiques tels qu’on les observe dans la langue parlée du quotidien.Pubblicazioni consigliate
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